L’agriculture biologique cherche à protéger le sol en évitant de le retourner et en le gardant toujours couvert de plantes. Cette couverture végétale protège la terre du soleil, de l’érosion, la nourrit naturellement et empêche les mauvaises herbes de pousser. La  méthode du semis direct consiste quant à elle, à semer des graines sans labourer la terre. 

Or, allier ces deux pratiques représente un défi majeur pour l’agriculture bio. Car il est difficile de semer de nouvelles graines, qui ont besoin de lumière, d’espace et de nutriments, dans un sol déjà recouvert de plantes. 

Ce projet visait  à  trouver des solutions techniques afin de réussir le semis direct en couvert végétal. L’utilisation de légumineuses, comme la luzerne, qui peuvent rester dormantes tout l’hiver, ainsi que de graminées, capables de couvrir rapidement le sol à la fin de l’hiver, ont été associées avec des graines panifiables. 

Semer du blé ou du seigle sans labourer et dans une couvert végétal, c’est possible, mais pas simple. Le semis direct du blé dans une luzerne partiellement détruite a donné des résultats, mais le blé était réduit de 30 à 50%, avec la présence de graines de luzerne dans la récolte. 

Le semis direct du seigle dans la luzerne s’est révélé plus efficace, mais manquait encore de fiabilité. A noter que cette méthode permet de récolter davantage de matière sèche lors de la première coupe de luzerne au printemps (destinée au fourrage).

Ce projet a démontré qu’il est préférable d’utiliser des légumineuses “calmes”, telles que le lotier corniculé et la luzerne lupuline, plutôt que d’autres davantage compétitives. A savoir aussi que ces plantes sont difficiles d’installation.

Enfin, une idée intéressante testée dans cette étude consiste à semer une céréale en même temps qu’une légumineuse à l’automne. Cette méthode permet de garder le sol bien couvert après la moisson, ainsi que fournir une bonne quantité de fourrage sec, entre 3 et 6 t par hectare. Les variétés et la densité de semis de légumineuses doivent être ajustées en fonction des cas spécifiques, mais elles oscillent généralement entre 5 et 8 kg par hectare (⅓ de trèfle hybride et ⅔ de trèfle violet).