Une majorité des exploitations de l’arc lémanique spécialisées dans les grandes cultures ne possède pas ou peu de bétail. Dans ce contexte, la fertilisation est assurée par des fertilisants et amendements externes au domaine : engrais de ferme exogènes, produits issus de la méthanisation, engrais organiques du commerce.
Ce projet a pour but d’observer les pratiques de fertilisation en grandes cultures biologiques et d’évaluer le niveau de dépendance aux intrants externes au domaine.En parallèle, il s’agit d’identifier et de tester différentes pratiques culturales visant à améliorer l’autonomie à la ferme et à la parcelle.
L’analyse des Suisse-bilanz 2022 montre que la couverture moyenne des besoins en azote est de 63% avec de fortes disparités (20 à 100%). Les sources de fertilisation azotée varient énormément selon la charge en bétail. En moyenne, la fertilisation azotée est assurée à 20% par les engrais de ferme du domaine (de 0 à 50%) alors que la dépendance moyenne aux engrais du commerce est de 48% (de 14 à 75%).
Plusieurs leviers ont été testés pour accroître l’autonomie azotée. L’association blé-féverole est la plus aboutie, améliorant la teneur en protéines du blé (+1 à 2%) et les résidus azotés pour la culture suivante. La teneur en protéines du blé de base est d’environ 12% et celle de la féverole de 25 à 30%. Ce sont 325 ha où est pratiquée cette association en 2023, 380 ha en 2024 et 413 ha en 2025.
Le maïs a également été associé à différentes légumineuses. Le soja pénalise le maïs (baisse de rendement de 25%) mais permet un meilleur contrôle des adventices et une plus grande fixation azotée. En effet, le soja produit 3 t de MS, soit environ 3% d’azote et cela représente entre 80 et 120 unités d’azote par ha. Il a été montré que cette association satisfait les besoins azotés d’une orge d’automne avec de bons rendements (5 t/ha).
Les sous-semis fonctionnent bien avec les céréales d’automne, mais restent à optimiser pour le tournesol. Avec cette culture ce sont beaucoup de paramètres qui rentrent en ligne de compte, notamment la météo, mais le trèfle d’Alexandrie et le trèfle incarnat sont intéressants. Pour ce dernier, un couvert bien choisi améliore le rendement (+10 q/ha).
En résumé, les résultats des essais mis en place montrent que certaines pratiques sont abouties (blé-féverole, maïs associé au soja, colza associé au trèfle d’Alexandrie ou un engrais vert de 50% de légumineuses) et permettent un gain d’autonomie grâce aux légumineuses, d’autres nécessitent encore des développements (tournesol associé à d’autres légumineuses, sous-semis de légumineuses sans et avec semis direct de céréales et comment associer d’autre cultures tels que soja et millet).

Agenda|Vente directe|Contact|Donateurs|Politique de confidentialité
BioVaud © Réalisé parAxxun